Farman F40 1/72 scratch----------Fini-------------

Les nouvelles peintures email humbrol prennent un temps atroce pour sécher. Donc en attendant de pouvoir continuer mon SAML, j'ai entamer les travaux initiaux de mon prochain projet. J'ai réuni les plans et les pièces principales dont je vais me servir pour faire cet avion dont je trouve qu'on mésestime souvent l'importance.



Je n'ai rien trouvé de disponible sur le marché en ce moment pour cet appareil. Je vais donc entièrement piocher dans ma boite à rab. Il se trouve que j'ai lu l'article récent sur la mission militaire française en Roumanie de David Méchin dans le fana de l'aviation. On y trouve un profil de l'avion du marquis Joseph Coste de Triquerville et de Dumitru Badulescu. Ce dernier étant le seul as roumain connu (en victoires homologuées en tout cas), il me le fallait pour ma collection.

Le plus compliqué sera la partie nacelle et moteur. Ces avions sont un cauchemar à détailler. Ils ont reçu toute sorte de moteurs et de dénominations (constructeurs ou militaires, ce ne sont même pas les mêmes). Les photos ne permettent pas toujours de savoir à quel type précis on avait à faire... Ca promet d'être un peu délicat!

Quel beau projet, que je vais suivre avec intérêt !
Je ne suis pas encore prêt pour ce genre de realisation, déjà il faut que je finisse ce qui est en route.
Bon courage
Olivier

Merci.

Oui, il vaut mieux ne pas trop se disperser. Si je m'écoutais, j'en entamerais une quinzaine à la fois... Pour n'en finir aucun!

Gros temps de séchage en vue pour mon SAML, donc retour au F40. Je commence par le plus dur (enfin c'est ce que je dis maintenant): La nacelle.

L'avant d'un vieux Brisfit d'Airfix semble presque parfait pour la partie arrière. L'emplacement moteur est prédisposé. Il faut quand même poncer tout ce qui dépasse et rajouter de l'épaisseur en bas (bande d'evergreen).



Une moitié de bombe russe (FAB 1500, je crois), sera très bien pour le bas de la baignoire, avec le renflement caractéristique du "Horace".



Je renforce avec des bandelettes d'evergreen et de grosses gouttes de superglue. Ca devrait être bien solide.

Ensuite, je pense que le nez d'un Albatros Oeffag ira très bien pour mon oiseau.

Bonjour,

Beau sujet !!!
Je m'installe.

A+
Eric

Merci.

A ce stade, je vais m'attaquer à l'intérieur avant de fermer les parois latérales, à base de vielle carte téléphonique en plastique. Ca sera plus facile d'accès comme ça. J'aurais pu utiliser le reste de ma carcasse de bristol, mais le plastique est trop épais pour cette partie complètement ouverte sur l'extérieur.

Heureusement, j'ai trouvé pas mal de documentation sur le net. Ca devrait le faire...



Je commence par gratter ma feuille plastique pour enlever toutes ces inscriptions disgracieuses.



Je taille et ajuste à blanc mes parois latérales, puis je les note sur la face extérieure (droit, gauche), pour éviter de me tromper en plaçant l'équipement et la peinture.





A la fois économique et pratique, ces cartes sont idéales pour ce genre d'exercice. Elles sont souples et fines. Je sais par expérience qu'il n'y aura que très peu de place pour habiller l'intérieur et placer des pilotes sur un pusher. J'ai toujours galéré pour rentrer un max de truc là dedans... Alors une carte de moins d'un demi mm d'épaisseur est exactement ce qu'il me faut.

Le plancher est ajusté pil-poil au bassin du bas pour gagner en place (encore), puis annoté à son tour.



On est prêt, je crois...

J'en profite pour bricoler le réservoir d'essence (à partir d'une bombe 500-Lb US), qui se situe juste entre le pilote et le moteur. Encore une riche idée... Le moteur (De Dion, mais ça aurait été pareil pour le Renault) était refroidi par air. Un ventilateur puissant forçait l'air entre les cylindres. Or, celui ci était à l'arrière du moteur. Donc, la moindre fuite ou balle dans le réservoir avait pour immédiate conséquence d'aspirer l'essence directement sur le moteur brulant, avec le résultat qu'on imagine.



L'avion avait bonne réputation car il encaissait bien les coups de DCA, par contre la moindre rencontre avec un chasseur ne pardonnait pas... Il fallait être sacrément culotté pour attaquer quoi que ce soit qui vole avec cet engin, comme ce fût le cas pour mon sujet.

Les panneaux de bois sont consolidés avec des lattes horizontales et tenues par une structure bois verticale (inspiré d'une photo couleur d'un MeuFeu). Je suppose que les frères Farman ont repris la même technique pour le Horace.

En jouant avec différentes nuances de bois, et en profitant de mes rubans en rab de mon SAML, j'obtient un résultat qui me plaît bien.

On équipe le cockpit en partant du fond.



Le pilote prend bien place, on va pouvoir fignoler autour de lui.



Voilà:



Ah... Le manche à balai Farman: Pas moyen de faire autrement que de le bricoler (tige d'acier souple et photodécoupe):



A ce stade, après avoir installé le manche et les cables de la gouverne de direction; il n'y a plus rien au plancher. Je vais donc refermer les parois.



Par contre, l'observateur que j'avais prévu ne rentre déjà plus. Il a fallu que je me rabatte sur un plus petit modèle...

J'installe la barre des instruments. C'est bon, ça va rentrer.



premier mastic et première couche de peinture, histoire de vérifier: On est dans les clous.

Je profite d'un instant pour partager une nouvelle trouvaille:

J'ai creusé l'excellente idée de Naimbs pour la fabrication de pompes à main. Je suis parti de cordes de guitare en acier enroulé de fil de laiton (cf lien ci-dessous et photo). Jai déroulé une partie du fil de laiton pour laisser apparaitre le coeur en acier, collé un autre bout perpendiculaire, puis peint en bois, pour le manche; et enfin englué le corps principal pour atténuer le visuel enroulé du laiton. Au besoin cela pourrait être repeint.

https://1914.forumactif.com/t645p25-roland-c-iia-eduard-1-48#15235



Au 1/72, je trouve que c'est parfait comme ça! Je vais pouvoir en fabriquer à la chaine... Comme il existe différentes tailles de corde, cela devrait pouvoir fonctionner à d'autres échelles. C'est pourquoi je partage l'idée avec vous.

C'est vraiment minuscule, quand même...



Merci encore Arnaud!


Par contre, je commence vraiment à ne plus rigoler... Vous imaginez bien qu'avec cette baignoire grande ouverte sur l'extérieur, flottant entre les ailes et devant tout le reste, on voit absolument tout! Les cables, les connections, les poulies de renvoi, les fixations, les instruments de bord et tout l'équipement... Je dois m'efforcer d'en faire renter un maximum dans la surface d'une pièce de monnaie. Pfff... Au boulot:

Les cables de gouverne sont placés. Je ne vous raconte pas le cauchemar que la tourelle va représenter. Place aux instruments et à la connectique qui va avec:



Ma seule chance, c'est d'avoir une photo assez nette et précise de l'intérieur d'un appareil. Ils devaient tous avoir leur propres arrangements, selon les besoins de l'équipage et des missions, mais bon... Je fais avec ce que j'ai.



Je crois que tout y est coté pilote. Les instruments de bord, excepté la boussole, sont tous rangés coté gauche, probablement parce que l'équipage rentrait coté droit par une petite porte dans le fuselage. Va falloir penser à figurer ça aussi...

L'observateur est définitivement placé. La trappe pour l'appareil photo est simplement symbolisée par un cadre peint. Je ne sais pas comment je vais mettre tout cet équipement là dedans...

J'apprends beaucoup de choses sur ta méthode de travail, merci à toi.
Olivier

Merci aussi pour le compliment.

C'est toute l'idée de partager et de s'enrichir mutuellement, je suppose.

En tout cas, moi, j'apprend et je m'inspire d'une foule de trucs. C'est trop bien.

J'attache les ceintures de mon petit monde (photodécoupe d'Eduard). Impossible de discerner les modèles sur les photos dont je dispose. J'ai pioché dans ce qui me semblait le plus plausible dans la panoplie France WW1... Coupées en quatre et rassemblées pour figurer les bras qui passent pardessus.



Je dois me préoccuper de ma mitrailleuse si je veux placer des chargeurs de rechange. Il s'agit, sur les appareils roumains, de toute évidence d'une Vickers avec "camembert" à droite et montée sur affût mobile. Je n'avais encore jamais rien vu de comparable et je dois donc bricoler un peu, les chargeurs en particulier.




Ca ressemble pas mal à ce que je vois.

Voilà, je pense en avoir fini de détailler cette partie là. J'ai réussi à caser le chassis de la tourelle avec tout ses jeux de cables et de poulies, un appareil photo (petit modèle, un grand était prévu à l'origine mais les équipages ne l'aimaient pas... Tu m'étonnes), un magasin pour deux camemberts, et petite coquetterie, j'ai accroché un plan sur la barre du pilote. Je fais le pari que tout autre équipement pouvait se ranger sous les sièges et les jambes des protagonistes (pistolet et fusées éclairantes, plaques photos, etc... En tout cas, rien n'apparait sur les photos dont je dispose et il n'y a plus trop de place disponible autrement. C'est très spartiate déjà...

Voici quelques vues si vous voulez vous amuser à retrouver ou est quoi...  







Je vais pouvoir refermer le dessus. des bandelettes d'evergreen vont encercler l'ensemble. Il ne restera plus qu'à jouer du mastic et de la lime pour affiner tout ça.



Voilà, ça va encore demander du travail pour peaufiner, mais l'essentiel est fait de ce coté là.

Au tour du moteur. Celui ci me pose un vrai problème... Je les suis plus du tout sûr duquel il s'agit. Il y a peu de choses qui distinguent le DeDion du Renault. La conception générale est la même. La plus grosse différence vient de l'admission et de l'échappement qui se voient très bien. Je vais donc coller au plus près des photos dont je dispose sans plus me poser de question.

Autre inconvénient majeur: Il est presque intégralement visible de l'extérieur. Seuls les supports et un capot cachent un peu de visuel... Il va donc falloir, soit que je le monte en intégralité avant de l'insérer, soit que je le bâtisse petit à petit autour de ma structure. Je ne suis pas du tout sûr de ce qui est le plus simple.

J'ai entamé un peu le travail selon chaque stratégie pour voir comment je pourrait goupiller ça.  



Deux Clergets ont été sacrifiés et un début de culasse en résine a été préparé. La moitié arrière inférieure de mon fuselage va devoir dégager. Je ferai un peu des deux au final. Voici ce qu'il reste de mon pauvre Bristol fighter de départ:



Son plastique épais et solide me sera quand même bien utile.

Je bricole mon carter à base de fuselage d'avion 2GM et evergreen pour épaissir l'intérieur. J'assemble et voilà mon V12 qui s'enserre pas trop mal jusqu'ici:





On va pouvoir détailler un peu autour.

Non seulement il fallait être culotté pour oser combattre à bord d'un tel avion, mais il ne faut pas manquer d'audace pour entreprendre de le réaliser en maquette au 1/72, qui plus est, en scratch !
Respect ! C'est très intéressant.

Je plussoie! c'est un avion mythique que j'adorerais voir au 1/48 voire au 1/32...
Ce scratch avec des bouts de tout est très impressionnant!

Quel sacré beau travail de scratch!!!

Merci à tous.

Le scratch, c'est aussi beaucoup de frustrations et d'essais/erreurs... Pour ne rien vous cacher, j'étais très insatisfait de mon moteur à ce stade. Les cylindres n'ont de cylindrique que le nom. Afin de rendre un effet plus réaliste et d'obtenir des proportions plus justes, j'ai du me débarrasser de mes cylindres Clerget (beaucoup trop petits) pour cannibaliser des moignons de moteur en ligne Benz (Eduard)... Afin de les re-greffer pardessus!

J'en ai aussi profité pour bricoler mes magnetos (bout de grappe et evergreen). C'était plus reposant.



Pour vous donner une idée, voici à quoi cela devrait ressembler:

https://en.wikipedia.org/wiki/Renault_130_hp_V-12

C'est finalement bien le Renault 130hp que je dois faire. Il s'ajuste beaucoup mieux ainsi. Par contre, j'ai du me séparer de mon capot car il était impossible de continuer à travailler en sa présence. Il sera refait plus tard. C'est donc finalement la solution moteur à fabriquer en isolation qui l'emporte.



Je préfère ça:

Magnifique, j'adore ce travail de fourmi avec tous tes tâtonnements !
Cela va m'aider, j'ai un moteur Hispano (une partie visible) à faire, pour une Potez 540.
Merci pour tous ces conseils.
Olivier

Merci à toi. je suis bien content que cela puisse t'inspirer. En tout cas bon courage pour ton (tes?) moteur(s).

Malheureusement pour moi, il n'y a vraiment pas grand chose de caché sur celui ci... Je déguste! Il y a 5 tiges par cylindre avec un croisillon pour en maintenir 4. La cinquième est la tige du culbuteur montée sur un axe au dessus de la partie supérieure du cylindre avec son ressort. Tout cet assemblage compliqué est intégralement visible; pas moyen d'y couper... Donc grand renfort de cordes, fils métalliques, photodécoupe en tout genre, montés dans un sens, puis dans l'autre:



Le capot est posé et le tout rentre parfaitement bien à sa place jusqu'ici. Au moins, comme il est complètement refermé (i.e. l'air pompé à l'arrière du moteur était forcé jusqu'à ce capot puis à travers les cylindres), je peux faire l'impasse sur toute la partie électrique qui se cachait dessous.



Encore tout le coté droit à faire (ou gauche selon le sens ou on se tourne, comme dirait Perceval)...

Dernière touche pour aujourd'hui. Les cables sont en fil à gant, installés 2 par 2 dans 3 trous pré-percés sur les magnétos. Les fils sont écartés à la main puis collés ensemble à l'autre bout. Celui ci est introduit dans la partie arrière du capot et tirés à la longueur voulue par l'autre coté. Et voilà, la partie supérieure est faite.

C'est super..

Merci.

Terminé.



Il reste à faire l'admission et l'échappement. Comme ce n'est pas simple non plus, je vais d'abord fixer l'engin à son support pour plus de sureté. Les supports du moteur sont visiblement des tubes d'acier creux, donc en seringue hypodermique taillée, qui viennent s'encastrer dans le chassis du fuselage.



Pour l'échappement, je vais torturer quelques pièces de Gotha G (Roden) en rab.



Avec un peu de file de cuivre, en voici déjà un de monté, pour vous donner une idée:



Il en faudra 4 en tout comme celui là... Et bien entendu une bonne partie du travail précédent est maintenant largement, mais pas totalement, caché derrière! C'est très certainement le moteur le plus compliqué qu'il m'ait été donné de faire jusqu'ici.

Ca devait être commode à entretenir et à réparer... Pauvres mécanos! Le même en couleur (bronze ancien pour ne pas trop jurer avec le cuivre sur lequel la peinture tient mal).

Et de 4:

Chapeau, quel souci du détail ! Et quel connaissance fine du sujet également.
C'est vraiment très chouette et intéressant de surcroît.

Tout à fait d'accord !

Merci à vous.

Je continue alors?  Les prises d'air et les doubles carburateurs (Zenith) pendouillent de part et d'autre du carter dans un assemblage assez touffu de tuyaux et de tiges métalliques qu'il va être assez complexe de reproduire... Détail à ne pas rater: Ils sont orientés tous les deux du même coté (gauche dans le sens du vol).

Pour commencer, j'ai cannibalisé des pièces de moteur voiture Ferrari (jamais construite), d'échappement Gotha (encore) et agrémenté le tout de fils de cuivre et d'acier (encore aussi). Chaque carburateur alimentait une des rangée de 6 cylindres après que le mélange soit divisé en deux parties (soit une pour 3 cylindres). Un autre tuyau semble amener une partie des gaz d'échappement (venant du collecteur d'échappement arrière) vers la pièce de dérivation (probablement pour préchauffer le dit mélange air/essence). J'ai laissé celui ci en acier brulé pour le distinguer des 2 arrivées d'air en cuivre. La pièce de dérivation est donc elle même percée de trous pour laisser passer les gaz brulés. les tiges entre les carburateurs (pas encore posées) devaient permettre de synchroniser la carburation, je suppose... Il ne faudra pas non plus que j'oublie d'ajouter deux durites d'essence vers les carbus. les prises d'air sont percées assez profondément pour accentuer l'effet visuel. Pfff, quel micmac...



Le même en couleur:

C'est du bon boulot. Pour ma part j'aurais peint les échappements en rouille..

Merci, et tu aurais raison... En fait, il y a une photo couleur d'époque d'un fuselage d'Horace en sortie d'usine. En dépit de la relative médiocrité des couleurs autochromes de cette période, on peut aisément interpréter celles de l'échappement (clairement visible) comme du métal brulé (gris très sombre et très terne) avec des taches de rouille sur la partie inférieure. La couleur de mon échappement est donc un choix très personnel et très discutable, je le reconnais volontiers. J'aime bien le contraste avec le reste du moteur.

Par contre, là ou j'aurais du faire plus attention, c'est dans l'agencement de mes canalisations. Aucune ne passe pardessus le bâti-moteur! Arghhh... Obligé de tout démonter et tout refaire. En plus, j'avais si bien fixé tout ça que j'ai bien cru que j'allait arracher mon moteur à force de tirer sur mes fils métalliques. Finalement, c'est passé sans bobos. Ouf!



C'est mieux. Quelques tringles en plus et après un dernier petit rafraichissement, le moteur est enfin prêt.






On pourrait croire que c'en est fini avec le fuselage, mais non... Il reste les durites d'arrivée essence, un capot d'entré d'air pour le ventilateur (façon P51 Mustang) et un renfort supplémentaire pour le chassis qui apparait de façon proéminente tout le long du fuselage. Je crois comprendre pourquoi les fabricants de maquettes hésitent à proposer ce monstre!

A suivre donc...